deux à trois livres ; mais il s’en trouve dont le poids va jusqu’à huit livres. Il a une chair molle & aqueuse, qui nourrit peu, mais qui se digere assez aisément. Les œufs de ce poisson sont trés-dangereux, & ils dévoïent par haut & par bas, avec tant de violence, qu’il n’y a point de fort émetique qui produise un si rude effet. Les Païsans en Allemagne[1] s’en servent quelque-fois pour se purger ; mais la Medecine n’a point encore adopté ce violent remede. Le Barbet est extrêmement insipide, & il a plus besoin qu’un autre, du secours de l’assaisonnement. Il se mange ou au court-boüillon, ou à l’étuvée, & il n’est point mal-sain de la sorte.
Le Meunier[2], ainsi appellé, parce qu’il est ordinairement prés des moulins, a le corps assez semblable à celui du Barbet : du reste, il n’a rien de recommandable, ni par son goût, ni par la qualité de sa substance. Il est tout-à-fait insipide, il se digere à peine, ne nourrit presque pas. Ce qui fait dire, avec raison, à un sçavant Medecin, que ce poisson ne merite pas même qu’on en parle[3].