entiers, & qu’il va quelque-fois à deux cens ans, paroît comme fait pour la santé. Qu’aussi le destine-t-on pour la rétablir dans les maladies les plus désesperées, telle qu’est la phtisie, &c. »
L’Anonyme a déja dit plus haut, en parlant du poisson en general, que le Poisson vivoit des siécles entiers, & qu’il étoit trés-propre à prolonger la vie. Mais c’est une simplicité de s’imaginer que parce qu’un animal vit long-tems, la chair en soit meilleure pour la santé, & puisse prolonger les jours. Si cela étoit, il n’y auroit pas de viande plus saine que la chair de cerf & de corneille. A la verité quelques uns l’ont conseillée comme capable de procurer une longue vie, de rétablir les forces abbatuës, de rappeller même la vigueur des premieres années ; mais c’est une imagination qui ne merite pas même d’être refutée, & que Nonnius, & quelques autres Medecins célébres, traitent avec raison de crédulité grossiere[1]. L’Anonyme ajoûte que le Brochet est si sain, que les medecins le destinent pour réta-
- ↑ Plurimi vanissimâ credulitate sibi persuadent Cervorum esu, vitæ spatium in multos annos posse produci quia nanimal illud longævum ab pronibus credatur, quasi illius vivacitas in humanam speciem transire posset. Nonn. de re Cibar. lib. 2. cap. 5. Voïez aussi Pierre Gontier, lib. 2. de Cib. qui ex carnib. sumuntur, cap. 10. in fine.