livres, l’estomac est en état, eu égard à la lymphe qui le contient d’en surmonter une, au moins de douze mille neuf cens cinquante une livre. Donc la force de l’estomac se trouvant quadruple de celle du cœur, & la liqueur qu’il contient ne pouvant passer pour avoir plus de disposition que le sang à fermenter, cette liqueur auroit quatre fois moins de force pour fermenter les alimens, que le sang n’en a pour se fermenter soi-même ; ainsi quand même on accorderoit que la force du sang seroit par rapport à celle des arteres, comme un à mille ; en quoi certainement on lui feroit beaucoup de grace ; celle du levain de l’estomac, ne pourroit être au plus que comme un à quatre mille : inégalité si étrange, qu’elle se trouveroit presque au niveau de rien. »
Voilà sur quels fondemens est appuïée d’abord la doctrine du Traité des Dispenses, dans la préference qu’on y donne aux alimens maigres : c’est que la digestion se fait uniquement par le broïement, & ne se fait nullement par les levains. Mais ce fondement est nul pour deux raisons ; la premiere, parce qu’en supposant que la digestion soit l’effet du broïement ; il ne s’ensuit pas pour cela, que les alimens dont il s’agit se doivent mieux