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que maniere qu’on les mange, elles nuisent à ceux qui abondent en pituite ; c’est la remarque de plusieurs sçavans Medecins[1], & l’experience fait voir qu’ils ne se trompent point.


DES ECREVISSES.

L’Ecrevisse est un poisson crustacé, fait à peu prés comme le scorpion, mais beaucoup plus gros, & qui a, comme cet insecte, des pates disposées en maniere de serres ou tenailles. Il se nourrit d’herbes, de grenouilles, & des cadavres de divers animaux.

Les Ecrevisses, soit de mer, soit de riviere, ont une chair fort nourrissante, mais qui se digere lentement. Le suc en est adoucissant, & convient particulierement dans les chaleurs de poitrine, dans la toux, & même, comme le remarque le sçavant Rivinus[2], dans le scorbut, dans la mélancolie, dans les douleurs de rate, dans la goute, & dans toutes les indispositions qui viennent d’une trop grande acreté d’humeurs. Les Ecrevisses sont

  1. Ostrearum esum haud ferunt pituitosi. August. Rivin. Dissert. disputat. 6. de Medicinâ in Aliment.
  2. Cancri fluviatiles mire prosunt ad acrimoniam illam obtundendam, in scorbuto, malo Hypochondriaco, doloribus licnis, arthritide, &c. August. Riv. Dissert. disput. 6. de Medic in Aliment.