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tout cela ne sçauroit favoriser le sentiment de ceux qui regardent l’huitre comme un Zoophyte ; ces campagnes baignées d’eau, où l’on séme des huitres, n’en produisent qu’à cause que les œufs & le fray des huitres y ont été jettez avec les écailles qu’on a cassées : & comme il ne s’ensuit pas que le poisson, lorsqu’il s’engendre dans l’eau de la mer, par le moïen de l’œuf de la femelle, & du fray du male, soit un Zoophyte, il ne s’ensuit pas non plus que l’huitre en soit un, lorsqu’elle s’engendre de la même maniere dans les campagnes pleines d’eau. Quant aux huitres qu’on voit sur des arbres, elles n’y sont que parce que les vagues de la mer y ont jetté des sémences d’huitres. Ainsi tous ces faits ne prouvent point que l’huitre soit un Zoophyte. On dira peut-être que le peu de mouvement qu’on remarque dans l’huitre, doit faire douter que ce soit un veritable animal ; mais quand on n’y en remarqueroit aucun, il suffit qu’il ait tous les organes propres de l’animal, & qu’on n’y remarque que ceux-là : car c’en est assez pour faire juger qu’il n’est nullement plante ; mais venons aux qualitez de l’huitre.

[1] Ce poisson nourrit peu, & la di-

  1. Ostreæ minùs nutriunt, difficulter coquuntur, & ventriculum pituosis Humoribus facile