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sel volatil, soit qu’elles n’en renferment que trés-peu, elles sont indépendamment de cela, trés-permises en Carême, aussi-bien que les Huitres & les Ecrevisses.

Les Moules sont agréables au goût, & assez nourrissantes ; elles s’apprêtent de plusieurs manieres ; & elles sont fort saines accommodées avec le beurre frais, le persil, la ciboule & la chapelure de pain. On fait des potages au moule qui sont encore fort sains, sur tout pour les temperammens chauds & bilieux.

Ce poisson a son usage en Medecine, & on prépare avec les coquilles de moules une poudre fort bonne contre la fievre tierce. On prend telle quantité qu’on veut de ces coquilles, & on les met dans du vinaigre, où on les laisse tremper l’espace d’une nuit, le lendemain on en ôte le limon, que le vinaigre y a fait en les rongeant, puis on les calcine, & on en garde la poudre, pour s’en servir dans le besoin. Cette poudre fait doucement suer ; on en prend un demi gros, ou dans de l’eau de chardon beni, ou dans du vin, ou dans de la bierre, à l’entrée de l’accès.