Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.

te. Qui ne croiroit, s’écrie-t-il, que Galien auroit inventé ce correctif, en faveur du Carême, dans lequel on sert les figues, les amandes, & les noisettes ensemble. La judicieuse réflexion ! Il y a neanmoins ici un petit inconvenient, c’est que l’Anonyme, comme on vient de voir, soupçonne les amandes & les noix, du même vice que les figues ; jusques-là même qu’il dit que les personnes qui ont le cœur trop sensible ou trop tendre, doivent se garder de manger des noix : voilà qui est embarrassant pour ceux qui dans le dessein d’éviter ce qu’on leur fait craindre ici des figues, voudront suivre le conseil qu’on leur donne de les manger de compagnie, avec les amandes & les noix ; mais à l’égard des noix, il y a du remede. Nôtre Auteur avertit qu’en les faisant macerer dans l’eau, on trouvera un préservatif contre l’inconvenient dont il s’agit.

Ce ne sont pas là les seules Observations de l’Auteur, sur le pouvoir de certains alimens, pour exciter les passions : on verra dans la suite, & en son lieu ce qu’il dit là-dessus, des Œufs, des Oignons, du Vin, du Chocolat, de l’Eau même. Il est tems de passer à l’Article des Poissons.