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rudes, nerveuses sur le dos, & dentelées dans leur circonference.

Les chataignes, sans excepter celles qu’on appelle Marons, contiennent un suc gras & terrestre, qui les rend trés-difficiles à digerer : elles abondent sur tout en un sel tartareux, fort contraire aux mélancoliques, & à tous ceux dont les humeurs trop grossieres ont peine à circuler. Elles sont trés-nourrissantes, lorsqu’on les digere ; mais il en faut manger peu, sans quoi elles chargent l’estomac, & peuvent causer des coliques, à moins qu’on ne soit d’une constitution forte & robuste, comme la plupart des Limosins, qui mangent du pain de chataigne, & qui n’en sont point incommodez.

Ce fruit n’est jamais bon crud : on prétend même qu’il est alors dangereux, & qu’il peut produire la maladie pediculaire. Voici comment s’explique là dessus Simon Pauli. Nonnulli volunt castaneas crudas, aut sub arbore lectas devoratasque, producere animal illud quod nec fruges comedit, nec libat munera Bacchi, quod terram non exercet & arat, sed humanas carnes vellicat lenissime ac pungit, non volatile ut aves non desultorium ut pulex, sed pro dignitate vitæ suæ stabile ac quietum, passu tardo & composito incedens, paupertatis comes & assecla