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des amandes ameres, que dans l’autre[1], d’où il sera facile de conclurre, que les soufres de ces huiles sont mêlez de particules salines volatiles, & telles que nous venons de les définir. Quant au phlegme, il ne sera pas insipide non plus : on remarquera sans peine quelque chose d’acre & de salé, qui ne permettra pas de douter qu’il ne renferme aussi une substance saline volatile. Ces sels sont cause que les émulsions trop long-tems gardées, s’aigrissent, & contractent de la rancissure ; mais aussi les parties huileuses, & le phlegme que les amandes douces renferment, rendent ce fruit, quand il n’est point trop vieux, & que ses sels n’ont pas eu le tems de s’exalter, extrêmement propre, pour adoucir le sang, pour apaiser les coliques, pour procurer le sommeil, pour modérer les trop grands cours de ventre ; en un mot, pour remedier à toutes les maladies qui viennent d’humeurs acres & corrosives, pourvû toutes-fois qu’on ne mange point les amandes, mais qu’on n’en prenne que le suc : car encore un coup, la chair des amandes est difficile à digerer : de plus, comme

  1. Nous parlons ici de l’huile d’amande amere, tirée par la distilation : car pour celle qui se tire par la simple expression, on la distingue à peine de l’huile d’amande douce ; parce que l’action du feu n’en a pas exalté les sels.