tions de nôtre Auteur ; voïons ce qu’il faut penser de l’aliment dont il s’agit.
De toutes les especes de choux, la plus commune est le chou verd à grandes feüilles. Cette sorte de chou renferme un sel nitreux qui s’en détache aisément dans le premier boüillon, & qui rend ce boüillon purgatif. Le corps du chou demeure alors privé de ce qu’il avoit de laxatif, & devient astringent. Le chou verd se digere difficilement, aussi est-il trés-difficile à cuire. Il fournit une nourriture grossiere & mélancolique ; & on remarque qu’il excite des songes fâcheux. Les rejettons qu’il pousse, lorsqu’on l’a dépoüillé de ses feüilles, sont plus sains ; c’est ce que les italiens appellent Broccoli ; & les François Broques. Ces rejettons sont fort usitez dans le tems du Carême, où ils se mangent à la purée & en entre-mets ; quelque-fois aussi tout cruds en salade.
Les choux crépus ou frisez, soit ceux de Verone, de Boulogne ou de Milan, sont plus tendres que les autres ; ce qui fait qu’ils cuisent plus promptement. Ils ne sont point si mal sains, & ils ont moins besoin d’être corrigez par le sel & le poivre. Nous en disons autant des choux Pancaliers, ainsi appellés du nom de