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le croïent sujet à donner des vents, & à causer des rapports ; mais ces défauts lui viennent de ce qu’on le fait trop cuire, ou de ce qu’on en hâte trop la digestion, par le poivre qu’on y mêle, ou par le vin qu’on boit, dit-on, pour le cuire, ou parce qu’on la retarde par la quantité de graisse qu’on y ajoûte. »

Accuser le chou d’être nuisible à la vûë, c’est injustice, puisqu’on le croit propre à la fortifier ; le raisonnement est singulier. Quelqu’un dira tout de même ; croire le chou propre à fortifier la vûë, c’est se tromper, puisqu’on l’accuse d’y être nuisible. Qui des deux raisonnera le mieux ? Quant aux rapports, ils viennent donc de ce qu’on hâte trop la digestion du chou par le poivre qu’on y mêle, ou par le vin pur qu’on boit, dit-on, pour le cuire. Nôtre Auteur, comme on voit, prête au vin pur la vertu de hâter la digestion ; mais il ne la lui laisse que jusqu’à la pag. 574.[1] où il l’en dépouille entierement, en disant qu’une boisson vineuse mord l’estomac, durcit les alimens, & devient l’Auteur & le Pere de plusieurs concretions salines, d’obstructions, de coagulations, &c. comment aprés cela le vin peut-il hâter la digestion ? Mais laissons-là les raisonnemens pueriles, & les contradic-

  1. Pag. 574. de la 1e. édit. & p. 471. de la 2e. t. 2.