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parce qu’il étoit rafraîchissant, elle se détermina, sans consulter personne, à prendre du jus de laituë, au lieu de jus de cerfeüil, ce qu’elle fit seulement deux matins. La premiere fois elle sentit de grandes pesanteurs d’estomac ; elle ne put manger de tout le jour, & elle se plaignoit sur tout d’un grand étourdissement. Mais la seconde fois elle fut attaquée de vertiges & de convulsions horribles ; ses yeux se troublerent, les extrêmitez devinrent froides, & on eut bien de la peine à la faire revenir. L’avertissement de Galien, comme on voit, merite attention, d’autant plus que ce Medecin, aimait la laituë, & qu’il se trouvoit bien d’en manger, ainsi qu’il nous l’apprend lui-même[1]. La raison pourquoi le suc de la laituë est si pernicieux, c’est qu’il renferme un sel acide qui fige le sang.

On remarque que le trop frequent usage de la laituë, cause des démangeaisons[2] par tout le corps ; ce qui a fait croire à quelques-uns, comme l’observe Nonnius[3], que la laituë faisoit beaucoup de sang ; mais il est plus vrai-semblable que l’effet dont il s’agit, vient de ce que le suc qu’elle

  1. Galen. 3. Simplic. 23.
  2. Ludov. Nonn. de re Cibar. lib. 1 cap. 7.
  3. Nonn. Ibid.