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gale, lisses & rougeâtres en dehors, blancs en dedans, & d’un gout douceâtre. Si l’on en croît le Traité des Dispenses, les racines dont nous parlons, sont des absorbans naturels, des éponges fines, capables de se charger des mauvais sels qui causent nos maux, aisez d’ailleurs à se dissoudre, ils entraînent par les urines ces mêmes sels, aprés s’en être chargez. Mais sans tous ces égards, poursuit l’Auteur[1], on ne peut contester aux topinambours d’être tendres, & d’un goût assez agréable : en faut-il davantage, demande-t-il, pour meriter place parmi les bons alimens, si on ajoûte, sur tout, qu’ils ont quelque chose d’anodin ; parce qu’ils sont, en effet, presque dépouillez de sel, & pleins, au contraire, d’un phlegme ou suc huileux, qui les rend adoucissans ?

En cas qu’on ait de la peine à passer à l’Anonyme, que les topinambours soient pleins d’un suc huileux, il cite le Livre & la page où il l’a lû ; c’est dans le Traité des Alimens de M. Lemeri, page 158. Cependant, si on lit ce Traité, voici ce qu’on y trouvera là-dessus. Les Topinambours produisent des humeurs grossieres, & ils excitent des vents ; ils contiennent médiocrement d’huile, beaucoup de phlegme & d’acide ; on en tire aussi un peu de sel

  1. Pag. 81. de la 1e. édit. & p. 133. de la 2e. tom. 1.