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blent assez bien à celles de la vesce, si ce n’est qu’elles sont plus petites. Ces semences sont de deux especes ; la premiere est deux fois plus petite que l’autre ; & la plante où elle vient, est aussi moins grande & moins belle que celle de la seconde ; la fleur, outre cela, en est blanchâtre, au lieu que celle de la seconde est tout-à-fait blanche.

Les lentilles, soit de la petite, soit de la grande espèce, sont un aliment pour le moins aussi grossier que les féves : elles renferment un sel âcre abondant, beaucoup de parties terrestres, & peu de parties sulfureuses ; par où il est aisé de juger de leurs mauvaises qualitez. Hippocrate[1] a remarqué qu’elles causoient des chaleurs dans l’estomac, qu’elles troubloient les humeurs, & qu’elles nuisoient à la vûë. On en conviendra, si on s’en rapporte à l’experience, & quoi-que l’Auteur du Traité des Dispenses nous dise que « le seul nom que portent les lentilles, doit nous prévenir en leur faveur, puisqu’il donne l’idée de quelque chose de lenitif lens à linitate ; » nous ne ferons pas difficulté de negliger le nom de la lentille, pour consulter ce qu’elle

  1. φακοὶ δὲ καυσώδεες καὶ καταρρηκτικοὶ Hip. de victûs rat. li. 2. ὀφθαλμοῖσι πονηρὸν φακή. i. de morb. vulg.