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des pois & des féves. Il ne délibera pas, & pendant quatre jours il vêcut uniquement de pois & de féves. Le premier jour il sentit de grandes pesanteurs d’estomac ; mais comme il venoit de lire que les pois & les féves passoient aisément, & que de toutes les nourritures, c’était celle qui se digeroit le mieux ; il attribua cette pesanteur à une autre cause. Le second, la fiévre le prit avec un grand mal de tête ; mais se souvenant encore d’avoir lû que ces legumes contenant peu de volatil, & aïant quelque chose de fixe, étoient incapables d’échauffer, & ne pouvoient exciter aucune fermentation ; il se calma sur cet accident, comme sur le premier. Le troisiéme jour il fut attaqué d’une colique violente, qui commença à cinq heures du matin, & ne cessa que sur les dix heures, quoi-que pour la faire passer on eût recouru à diverses sortes de remedes. Alors commençant à se défier de son regime, & ne voulant rien avoir à se reprocher, il consulta de nouveau l’Article des legumes dans le Traité des Dispenses ; il y trouva que la bile étoit la cause efficiente de la colique ; que les pois & les féves n’étoient pas de nature à se convertir en bile ; & qu’ainsi ils ne pouvoient exciter la colique ; cette raison le rassura, & le lendemain