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saignée à tous les autres remedes ; c’est que, dit-il, ce n’est gueres qu’aux bons Medecins qu’on adresse le reproche de trop saigner. Les Critiques trouveront peut-estre que M. Hecquet est en cela aussi sensé que ces Poëtes dont parle Horace[1], lesquels s’estant mis en teste, que ce n’estoit gueres qu’aux bons Poëtes qu’on adressoit le reproche de trop boire, se mettoient à boire jour & nuit, croyant par là qu’ils seroient pris pour d’excellens Poëtes. Mais il est facile de montrer à ces Censeurs, qu’il y a une grande difference entre la conduite d’un Medecin qui croit se faire du nom en saignant le plus qu’il peut, & celle d’un Poëte qui croit s’en faire aussi en beuvant sans cesse : car enfin ce n’est point une chose qui ait du rapport à sa poësie que de boire ; au-lieu que c’est une fonction mesme de la Medecine, que d’ordonner des saignées. Ils re-

    au Journal, p. 182.

  1. Horat. Epist. 19. lib. 1.