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dérober de celles qu’il a. Ces Medecins timides ne raisonnent ainsi, que parce qu’ils ne connoissent pas les privileges de la maladie. Mais quand ils auront appris de M. Hecquet qu’un malade n’ayant rien à faire que de ne point mourir, il ne lui faut pour vivre, ni plus de sang, ni plus de force qu’à un homme endormi, ils reviendront sans doute de leurs frayeurs. Mais quoi ? Demandera-t-on, un malade qui ne dort ni jour, ni nuit, n’a pas plus besoin de force & de sang qu’un homme endormi ? Non sans doute ; car dès qu’on est malade, qu’a-t-on à faire que de ne point mourir ? Et quand on a si peu de chose à faire, faut-il plus de force & plus de sang que si on dormoit ? Or un malade qui ne dort point est un malade : il doit donc joüir du privilege de la maladie, & n’avoir par consequent pas plus besoin de sang & de for-