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d’un goût moins relevé sont préferables pour la santé à ceux dont le goust est plus piquant. On va plus loin dans la These sur la boisson, on y fait valoir cette maxime à l’avantage de l’eau, & on conclud, que les viandes mesme, dont le suc est fade & insipide, comme de l’eau, sont les meilleures. On en apporte une raison bien sensible[1], c’est que le sang n’ayant par lui-mesme aucun goust, ne s’accomode pour sa conservation que de tout ce qui tient du fade & de l’insipide. Cela estant, il y a lieu de s’étonner, que la nature, au lieu de chasser avec le superflu des alimens, un suc aussi éloigné du fade & de l’insipide, que le suc bilieux[2], le fasse rentrer dans les vaisseaux, où, bien loin d’estre le baume du sang, & de le garantir de corruption, comme se l’ima-

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  2. M. Hecquet envient que la bile rentre dans le sang, quand elle est venue dans les intestins. Voyez sa These sur la saignée.