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roit qu’on l’obligeroit à reconnoistre du sang blanc ; or il n’en connoist que de rouge. »

Pour entendre cette fine raillerie, il faut sçavoir ce que le Journaliste, dans son Livre de la Generation des Vers, a dit de la nature du sang, par rapport à la couleur rouge, car il n’en a parlé que là. Les anciens Philosophes, dit-il, ont cru que la pluspart des insectes[1] n’avoient point de sang, parce qu’on ne trouve dans le corps de plusieurs aucune liqueur rouge. Mais ils se sont encore fort trompez là-dessus : l’humeur que nous appellons sang, n’estant point telle par sa couleur, mais par son usage. Ce qui fait dire à Pline[2], que quelle que soit l’humeur vitale qui anime l’insecte, cette humeur est le sang de l’insecte. Sic & insectis

  1. De la Generation des Vers dans le corps de l’hommed, p. 2. de l’Edition de Paris, & p. 3. de l’Edit. de Hollande.
  2. Plin. Histor. natur. lib. 2. cap. 3.