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poussent le sang à mesure qu’ils le reçoivent.

En effet, de la manière que de l’aveu mesme de M. Hecquet, le cœur pousse le sang, un homme d’un seul coup de bras pourra pousser & faire remonter un bâteau de S. Cloud à Paris : la chose est aisée à comprendre ; il n’y a qu’à supposer que le bâteau soit reçû par d’autres hommes qui soient le long de la rivière, & qui après que le premier l’a poussé, se l’envoyent de main en main jusqu’à Paris. Aprés cela M. Hecquet supputera à combien de milliards de livres devra monter la resistance que cet homme aura forcée pour pousser si loin le bâteau. Le cœur, dit-il, ne faisant que pousser le sang, comme il fait dans l’espace d’un jour, au-delà des arteres, fait la mesme chose que s’il surmontoit la resistance de sept milliards cinq cens soixante millions de livres[1] ; de mes-

  1. Thes. sur la saignée art. 2. p. 32.