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fait sa demeure, on peut dire aussi quoy qu’on n’y soit pas, voulez-vous venir chez moy ? voulez-vous venir en mon logis ?


Il est allé, il a esté.

Les Provinciaux confondent souvent ces deux termes, qui néanmoins sont fort différens en leurs significations, il est allé à la Messe, par exemple, suppose qu’on y est encore, & il a esté à la Messe, suppose qu’on en est revenu ; il n’arrive pas qu’on dise il a esté, pour il est allé ; mais souvent on dit, il est allé, pour, il a esté ; ce qui est une faute assez considerable. Combien de gens disent, je suis allé le voir, je suis allé luy rendre visite, pour, j’ay esté le voir, j’ay esté luy rendre visite ; la regle qu’il y a à suivre en cela est que toutes les fois qu’on suppose le retour du lieu, il faut dire il a esté, j’ay esté, & lorsqu’il n’y a point de retour, il faut dire, il est allé, ils sont allez, je suis allé.