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tiere, il prétend donc que le mot de très-affectionné est préférable à celuy de très-obeissant, parce que l’affection, dit-il, comprend l’obeïssance, au lieu que l’obeïssance ne comprend pas l’affection, & que celuy qui ne se dit qu’obeissant n’est pas toujours fort affectionné. Il n’y a rien de si foible que ce raisonnement. Il n’est nullement vray que l’affection comprenne toûjours l’obeïssance, autrement il s’ensuivroit qu’un pere & une mere seroient obeïssans à leurs enfans, parce qu’ils leurs seroient affectionnez, il peut donc y avoir de l’affection sans obeïssance. C’est ce qui fait que ceux qui écrivent à des inferieurs doivent mettre ordinairement affectionné serviteur, parce que ce mot laisse toûjours une idée d’autorité & de superiorité ; nos superieurs nous devant l’affection mais non pas l’obeïssance. Il