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me à faire des fautes en ce genre là. Il avoit aussi raison de préférer le mot de tres affectionné à celuy de tres obeïssant, puisque l’affection comprend l’obeïssance, & que tout sujet & serviteur qui est affectionné à son maître, luy obeït volontiers, au lieu que celuy qui ne se dit qu’obeïssant n’est pas toûjours fort affectionné. Que si cet usage a changé depuis, c’est un malheur, pour la Langue qui a fait une réformation contre le bon sens & la raison. » On voit par ces mots qu’il reconnoist néanmoins que l’usage est contraire à ce qu’il dit, ce qui n’est pas un petit préjugé contre luy, puisque c’est l’usage qui doit estre le maître, ainsi en vain apporte-t-il l’autorité de M. d’Urfé, qui sans doute n’eust pas parlé de la sorte s’il eust vécu en ce temps cy. Mais examinons un peu le raisonnement de M. l’Abbé Fure-