Page:Andry - Réflexions sur l’usage présent de la langue française.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

teurs. D’où vient cela, sinon de ce que les adjectifs estant plus injurieux que les substantifs, on est bien-aise de donner ce tour aux paroles de ses ennemis, pour autoriser sa colere ?


Advertance.

Ce mot n’est pas en usage, quoy que inadvertance y soit.


Aduste pour brûlé.

Ce terme n’est d’usage qu’en Medecine, un temperament aduste, des humeurs adustes.


Adulateur.

Ce mot est un peu hardy, il est meilleur en Poësie qu’en Prose.

D’un Tyran soupçonneux pasles adulateurs[1]

Il y en a qui se servent en Prose du mot d’adulation, & ce terme a souvent de la grace. Un Prédicateur qui est assez fameux aujour-d’huy, s’en sert presque toujours. Et un autre qui ne l’est pas moins l’a écrit dans l’Oraison Funébre du Prince de Condé. « Le

  1. Satyres de M. Dépreaux.