Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nouvellement exprimé, faire tirer par les narines, du jus de bette, & recommencer plusieurs fois le jour, pendant des mois entiers, en cas que la grosseur ne diminuë pas assez promptement ; mais si, après huit ou dix mois, elle s’obstine, il faut abandonner le tout à la nature ; car il n’est pas sans exemple, qu’un enfant ait eu jusqu’à deux ou trois ans, un nez difforme en grosseur, & que cette difformité soit passée ensuite avec l’âge.

Quelques-uns conseillent ici les saignées & les sudorifiques ; d’autres, les purgatifs, d’autres d’appliquer sur le nez, des linges passés à la flamme de l’encens & du mastic. Ces remedes ne produisent pas grand effet ; mais on les peut tenter pour n’avoir rien à se reprocher. Il n’y a que les saignées que je ne permettrois pas si l’enfant est bien jeune.

Quand aux nez excessivement gros, devenus tels tout d’un coup, sans cause manifeste, le cas est difficile à comprendre ; mais il n’est pas sans exemple ; on a vû des nez grossir si promptement qu’en peu d’heures ils sont devenus les uns deux fois, les autres trois fois plus gros qu’ils n’étoient auparavant[1].

  1. Vidimus ejusdem modi tumorem sæpe intrà paucas horas, adeò auctum ut duplo triplove major nasus evaserit. Theod Zuing. Theatr. Praxeos Med.