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avons remarqué de cette restitution de nez, par le moyen d’un morceau de chair, que l’on coupe au bras pour en former un nez, nous ne sçaurions nous empêcher de rapporter sur ce sujet les paroles d’un célèbre Auteur en Médecine, mais un peu trop crédule ; lequel prétend que l’operation dont il s’agit, est très-possible ; « Ce n’est point une fable, dit-il[1], qu’un nez qui aura été retranché, ou qui manquera naturellement, puisse être restitué par le moyen d’un nez que l’on coupera à quelque misérable, qui voudra bien se prêter à cette opération, ou bien par un morceau de chair que l’on retranchera du bras de la personne à qui le nez manquera. » L’Auteur cite, sur cela, Calentius, autrement nommé Calentio, celebre Poëte Latin, natif du Royaume de Naples, qui vivoit vers l’an 1480. lequel a écrit en ces termes, à un de ses amis, nommé Orpien.

« Mon cher Orpien, si vous voulez

  1. Ad επαγωγην referenda est ea Chirurgica operatio, quâ nasus aut abscissus, aut à nativitate curtus, ex brachii carne, aut servi naso reficitur ; namque hoc fieri posse fabulosum non est, ut testatur Calentius epistolâ quâdam ad Orpianum. Barth. Berdulvis, universa Medicina, lib. 1. cap. 11.