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sourcil, dût être attribué à la disette de l’humeur nourriciere, ou au peu de capacité des tuyaux par lesquels les poils doivent sortir. Le pis qu’il puisse arriver alors, c’est que si le mal auquel on veut remedier, ne vient pas de la seconde ou de la troisiéme cause, on travaillera en vain pour la corriger, & ce ne sera que peine perduë, au lieu que s’il en vient, on pourra réüssir.

Cela posé, il faut avoir soin de passer souvent le rasoir sur l’endroit où le sourcil manque, quoiqu’il ne s’y présente rien à raser, puis d’humecter cet endroit avec choses qui soient analogues à l’humeur dont la nature se sert pour humecter les parties du corps sujettes à avoir des poils. Pour peu que dans l’endroit où le sourcil manque, il reste de cette humeur, on la pourra augmenter par cet expédient, & en même tems assouplir & dilater les petits tuyaux, qui, à cause de leur étrecissement, ou de leur obstruction, refusent le passage aux poils.

Il s’agit à present de sçavoir quelle est la nature de l’humeur qui abreuve les parties du corps couvertes de poils ; telles, par exemple, que les aisselles, le dessus de la tête, les sourcils. Or cette humeur, à examiner celle qui nourrit les cheveux