Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment. Une trop grande condescendance sur ce point, leur procureroit, pour le cours de leur vie, un air étourdi, quand même ils viendroient ensuite, à bout de se corriger.

On se plait quelquefois, à voir des enfans contrefaire les grimaces qu’ils voyent faire à certaines personnes ; c’est le vrai moyen qu’ils les fassent ensuite eux-mêmes sans s’en appercevoir ; la peau du visage à force de se froncer & de se sillonner d’une certaine façon, contracte des plis qui ne peuvent non plus s’effacer, que ceux qu’on a faits à du papier, lesquels ne disparoissent jamais si bien, que la marque n’y reste.

Il résulte de tout cela, que les parens sont comme les maîtres de la physionomie de leurs enfans, puisque cette physionomie dépend des sentimens de l’ame ; que les sentimens de l’âme dépendent de l’éducation, & que l’éducation dépend des parens. Un pere & une mere ne sçauroient rendre réguliers à un enfant, les traits de son visage, s’ils ne le sont pas. Mais ils peuvent former l’esprit & le cœur de cet enfant, & c’est en lui formant l’esprit & le cœur, qu’ils lui formeront l’air du visage.

Quand les enfans font ou disent quel-