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Asclepiade & Erasistrate ont osé condamner toutes sortes d’exercices, comme nuisibles à la santé, & ont regardé le repos comme le plus sûr moyen de vivre longtemps ; mais ils se sont en cela considérablement trompés. Le repos a véritablement ses avantages, il répare les esprits dissipés, & délasse le corps fatigué, il sert à la guérison d’un grand nombre de maladies ; mais que sous ce prétexte il faille s’abstenir de tout exercice ; c’est une grande erreur. Il est plus facile de faire excès de repos que d’exercice : & si l’on dit que la pleurésie vient pour s’être trop exercé, l’expérience montre au contraire, que c’est moins à l’exercice, qu’au subit repos qu’est dûë cette maladie. Qu’on ne nous oppose point que le travail mine le corps ; car il en est de nos corps comme du fer, qui s’use étant employé ; mais que la rouille use bien davantage. Qu’on se souvienne que l’abus du repos est beaucoup plus dangereux que celui de l’exercice. Jamais l’exercice n’a rendu les membres perclus, & le repos produit tous les jours cet effet en une infinité d’occasions. Il y a dans l’espace où s’articulent les extrémités des os, une humeur épaisse & glissante, appellée l’Humeur articulaire, laquelle sert au mouvement des articles : Quand cette humeur vient à être