V.
On objectera contre ce que nous venons d’avancer en faveur de l’exercice ; 1o. qu’il se voit tous les jours une infinité de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui vivent renfermées dans des Cloîtres ; & qui ne laissent pas, nonobstant cette vie sédentaire de joüir d’une santé parfaite ; 2o. que le repos est le préservatif de plusieurs maladies ; témoin, entre autres, les pleurésies qui ne viennent que de s’être exercé ; 3o. que le travail mine le corps, ce que le repos ne fait pas.
Quant à la premiere objection je réponds, 1o. Que les personnes cloîtrées trouvent dans leurs Monastéres des jardins propres à l’exercice de la promenade, & qu’il y a même plusieurs de ces Ordres cloîtrés, qui ont la liberté de sortir certains jours pour aller s’expacier en pleine campagne, tels sont en quelques Provinces les Chartreux ; 2o. Que dans les Cloîtres on passe son loisir à divers amusemens qui ne servent pas peu à exercer le corps ; les Chartreux, par exemple, outre le soin qu’ils se donnent de cultiver chacun de petits jardins qui sont dans l’enclos de leurs cellules, travaillent à plusieurs ouvrages de la main, qui en les