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& venant sans cesse, montant, descendant, & étant toûjours en action. C’est à cet exercice, sans doute, que les Médecins, qui dans les dernieres pestes de Marseille, d’Aix, de Toulon, de Marvejols & de la Canourgue, se sont livrés avec tant de courage au traitement des pestiferés, doivent le bonheur qu’ils ont eu d’échapper à un mal si terrible, & qui pardonne si peu.

L’exercice, outre une infinité d’avantages qu’il renferme, a encore celui de distraire l’esprit de l’application qu’on donneroit au danger que l’on court dans un temps de contagion, & diminuant par ce moyen, la crainte, dont le propre est de concentrer le sang & les esprits, il devient un des meilleurs préservatifs de la peste. En effet, les corpuscules pestilentiels ne trouvent jamais les pores de la peau & les autres voyes du corps, plus en état de les recevoir, que dans le cas de la concentration dont nous parlons ; d’où il suit que ce qui empêche cette concentration, & entretient le mouvement de dedans en dehors, qui pendant la santé, se fait à toute heure du jour & de la nuit, est le plus grand obstacle que la maladie dont il s’agit, puisse trouver pour s’introduire. Or l’exercice produit cet effet, tant par l’éloignement de la crainte, que par l’action du corps.