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rice, sa sévreuse, sa gouvernante, & quelquefois sa mère même, s’aller cacher dès qu’elles entendent tonner. Quelle impression fâcheuse cela ne fait-il point sur son timide esprit.

On doit, pour préserver les enfans, ou pour les guérir de cette dangereuse crainte, leur répéter souvent, mais sans affectation, premierement, que le tonnerre est favorable aux biens de la terre, & fait venir des fruits en abondance, comme raisins, pommes, &c. car outre que c’est une vérité (les années où il tonne beaucoup étant plus abondantes que les autres) on doit prendre les enfans par leur foible.

Il faut leur dire en second lieu, que si tant de personnes se mettent en prieres quand il tonne, & si l’on sonne alors les cloches des Eglises, on le fait pour remercier Dieu du bien qu’il nous accorde.

Ayez soin, outre cela, qu’ils n’aprennent jamais que le tonnerre soit tombé quelque part ; & éloignez d’eux toutes les histoires que des domestiques & autres personnes pourroient imprudemment leur faire là-dessus.

Telle est la conduite qu’en ces occasions il convient de tenir avec les enfans, au lieu de les livrer à ces peurs