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Vous le corrigerez plus par la lecture qu’il fera lui-même de ces trois maximes, dans quelques traductions que vous lui présenterez, que par toutes les leçons & tous les sermons que vous pourriez lui faire.

Une réflexion pour laquelle je demande encore grâce, c’est qu’ordinairement les nourrices gâtent l’esprit des enfans par les peurs ridicules qu’elles leur font. Il ne faut jamais effrayer sur rien les enfans. Ces frayeurs qui leur affoiblissent l’esprit, leur sont aussi très-dangereuses pour le corps, & parmi un grand nombre d’enfans attaqués du formidable mal caduc, il n’y en a presque point qui ne soient redevables de cette horrible maladie à des peurs qui leur ont été faites dès l’enfance ; & sans parler des Loups garous, des Revenans, des Sorciers & de cent autres sujets semblables, dont on les entretient tous les jours mal-à-propos, & dont on s’entretient en leur présence, (ce qui n’est pas moins imprudent) que n’aurois-je point à dire de la crainte qu’on leur inspire du tonnerre ? crainte qui les gouverne ensuite toute leur vie, & qui leur fait faire mille extravagances ; ce qui se remarque sur-tout parmi les personnes du sexe. Un pauvre enfant voit sa nour-