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vie, est une patience noble, qui consiste à s’abstenir de se venger quand on le peut, ce qui est le pur effet de la générosité. Mais insensiblement je m’écarte ; il n’importe, on me pardonnera bien encore en faveur de l’occasion cet autre écart.

Lorsque l’enfant parvenu à un certain âge, pourra s’instruire par la lecture, profitez de cet avantage pour effacer en lui, s’il est possible, ces premières impressions. Faites-lui voir à l’égard du mensonge, ce qui se lit dans l’Ecclesiastique[1], sçavoir que le mensonge habite assiduëment dans la bouche de ceux qui n’ont point reçu d’éducation, que c’est l’opprobre, que c’est la honte de l’homme : Et tout de même, ce qui se lit dans un ancien Philosophe : Que c’est le vice des esclaves & des gens de néant[2]. Puis à l’égard de la vengeance, ce que dit un célèbre Poëte de l’Antiquité : Qu’il n’y a que les esprits foibles & les petits esprits, qui trouvent du plaisir à se venger[3].

  1. Opprobrium utquam in homine mendacium & in ore indisciplinatorum assiduè erit. Ecclesiastic. cap. 22.
  2. Aristot. Ethic.
  3. Semper & infirmi est animi, exiguique voluptas
    Ultio… Juv. Sat. 13.