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liere dont je venois de voir un échantillon ; mais ce discours ne servit pas plus que le précédent. Et la Messe finie, je laissai là & la Pupille & la Gouvernante, de qui ni la Dame ni moi, ne pûmes tirer aucune parole.

Ce que sur la fin du troisiéme Livre[1], nous avons dit du tort que peut faire à la respiration des enfans, la vîtesse avec laquelle on les fait quelquefois marcher, a beaucoup de rapport à ce que nous disons ici de ce qu’on doit craindre de la précipitation avec laquelle on leur fait réciter un nombre excessif de fables, d’histoires & de prieres, dont on accable quelquefois leur mémoire ; car la vîtesse à marcher, quand elle revient souvent, n’est pas moins contraire à leur poitrine, que la précipitation continuelle des récits dont il s’agit. Virgile parlant du fils d’Enée, dit que cet enfant qu’Enée (fuyant de Troyes, & portant Anchise sur ses épaules) menoit par la main, suivoit son père à pas inégaux. Cette réflexion de Virgile[2], s’accorde parfaitement avec ce que nous avons

  1. Pag. 282. & 283.
  2. Dextræ se parvus Julius
    Implicuit, sequiturque patrem non passibus æquit.

    Virg. Æneid. Lib. 2.