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il n’arrive que trop de fois, de ce qu’on aura été emmaillotté trop serré, ou qu’on aura porté, soit des corsets, soit des corps piqués trop étroits[1], procede assez souvent de la mauvaise maniere dont quelques nourrices couvrent le berceau des enfans lorsqu’ils y sont couchés. Elles étendent sur ce berceau, une grande couverture qu’elles ont soin de faite joindre exactement & à droite & à gauche, & vers les pieds & vers la tête ; en sorte que cette couverture ne laissant aucun jour, l’air que l’enfant respire à chaque moment, n’est renouvellé par aucun autre, & que le même qui sort de sa poitrine par l’expiration, y rentre aussi-tôt au moment de l’inspiration. Cet air, dès qu’il est sorti, est un air excrementeux, qui a besoin d’être purifié par le mélange d’un autre air ; & à force de rentrer ainsi tant de fois tout impur dans la poitrine de l’enfant, sans qu’aucun air nouveau s’y mêle, il devient encore plus excrementeux, & par ce moyen, surcharge tellement les poumons, que l’enfant, au lieu de respirer avec aisance, ne fait plus que haleter ; ce qui à la fin, se tourne en courte haleine, & devient

  1. Voyez ce que nous avons remarqué là-dessus dans le second Livre, pag. 136.