Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nées, il ne faut point pour cela desesperer de leur guérison ; & sans attendre que la nature agisse d’elle-même, comme elle le fait en certaines rencontres, il est toûjours à propos d’employer les remédes.

Si l’on voit, par exemple, qu’un enfant soit d’une complexion extrêmement phlegmatique & pituiteuse, on ne sçauroit agir que très-prudemment de le purger quelquefois avec un peu de poudre cornachine, & autres remèdes propres à évacuer les sérosités. On peut aussi lui faire boire, de temps, en temps, un peu de vin, pourvû qu’il soit bien trempé ; je dis un peu, car en fait de vin, ce n’est que dans des occasions très-pressantes qu’on en doit donner aux enfans.

Il arrive quelquefois que le mutisme qui vient de la cause précédente, est périodique, en sorte qu’il prend par accès. On lit dans le Recueil des plus importantes Observations de Médecine, faites en Angleterre, en Allemagne, en Dannemarck & autres lieux, lesquelles ont été rassemblées par Théophile Bonet[1] ; qu’un jeune homme, après avoir été muét pendant quelques années, recouvra de lui-

  1. Theophili Boneti Doc. Medici, Medicina Septentrionalis collatitia, &c. Genevæ, 1684.