Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

difformité par des dents postiches, & quand elle est ainsi cachée, les femmes se persuadent n’en être point atteintes, ou si elles ne peuvent se tromper à ce point, elles mettent toûjours le fard à couvert, il n’est, à les entendre, coupable de rien.

Nous avons dit ci-dessus, page 221. que les cures-dents de plumes déchaussoient les dents, & en enlevoient l’émail, nous n’avons rien avancé en cela d’étonnant : Le tuyau de plume dont on fait des cure-dents, est d’une substance fort dure, ce qui est cause qu’il a beaucoup de ressort, comme on le voit en courbant la pointe du cure-dent ; car elle se redresse avec force, dès qu’on la laisse en liberté, & se redresse comme feroit une lame d’acier battuë ; or ce tuyau taillé en cure-dent, est effectivement comme une lame d’acier bien platte, dont les côtés seroient coupans, & il ratisse par ses deux côtés, l’émail de la dent, & à force d’y passer & repasser à tous les repas, il enlève enfin cet émail.

Qu’on y prenne garde, on verra que les dents ne commencent presque jamais à se carier que par les côtés, c’est-à-dire par les endroits où le cure-dent de plume passe & repasse.