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La nature parle ici toute seule ; Les enfans dont les dents ont peine à éclore, se portent d’eux-mêmes, les doigts aux gencives ; ils se les frottent sans cesse, ils tâchent de mordre le tétton de leurs nourrices ; les petits des animaux qui tettent, ne cherchent non plus, lorsque leurs dents commencent à pousser, qu’à mordre des choses qui ayent quelque résistance ; c’est la leçon de la nature ; il n’y a qu’à suivre cette leçon, & si la cervelle de liévre, le sang de crête de coq, & autres remédes aussi peu convenables, ont paru réüssir en quelques occasions, c’est qu’on a attribué à ces prétendus remédes, ce qui étoit le pur effet du frottement.

Hippocrate fait sur la sortie des dents, trois remarques importantes, qui déposent en faveur du principe que j’establis : La premiere, c’est que les dents des enfans poussent plus aisément en hyver qu’en esté ; la seconde, que généralement parlant, elles poussent plus facilement aux enfans qui sont médiocrement maigres, qu’à ceux qui sont fort gras ; la troisiéme, qu’elles poussent aussi plus aisément à ceux qui ont le ventre libre. Remarques dont l’application à nôtre principe est facile à faire, toutes les fibres du corps étant