Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même raison, comme l’observe si judicieusement un sçavant Anatomiste[1], que les dents de la mâchoire supérieure, sont d’ordinaire, plus hâtives que celles de la mâchoire inférieure ; les gencives supérieures étant plus exposées au frottement du mammelon qui est succé par l’enfant. En effet il est constant que lorsque l’enfant succe quelque chose, la mâchoire d’en haut est plus frottée que l’autre par le corps qu’il succe ; & si on veut l’essayer en mettant le petit doigt dans la bouche, & le succant ensuite, comme les enfans ont coûtume de succer le mammelon de leurs nourrices, c’est-à-dire en faisant aller alternativement & insensiblement, de droite à gauche, & de gauche à droite, la mâchoire d’en-bas, on verra que le doigt posera simplement sur la gencive inférieure, & que le mouvement insensible, mais réel de droite à gauche, & de gauche à droite, dont se mouvra cette mâchoire, fera aller aussi en ces divers sens, contre la gencive supérieure, le corps que l’on succera.

  1. In superiori maxillâ ut plurimùm infantibus dentes prius erumpunt, rarò in inferiori ; quia papillis uberum superior maxilla, magis atteritur, ac proritatur, quàm inferior, Adrian. Spigel. de formato fœtu, cap. vi.