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culant les lévres ; en sorte que les mots dont l’articulation demande qu’on avance les lévres, comme volonté, vouloir, vous, velours, & autres de cette nature, sont les seuls qu’on prononce alors facilement.

Ce bourlét des gencives provient d’un suc nourricier trop abondant qui les remplit, il faut, pour y remédier, les frotter souvent avec quelque chose d’astringent & de répercussif, qui puisse donner à leurs fibres, un ressort capable de repousser en dedans le surplus de cette humeur nourriciere qui se présente, & de lui opposer en quelque sorte, une digue. Entre toutes les choses astringentes qu’on peut employer ici, la meilleure est la renouée autrement dite centinode, ou trainasse, dont nous avons déjà parlé plus haut, tant de fois.

On prend une pincée de cette herbe, on la broye avec les doigts dans le creux de la main, & on en frotte la gencive plusieurs fois le jour, principalement le matin dès qu’on est levé. Mais il faut continuer des mois entiers, & ne point se lasser ; la gencive au bout d’un temps, reviendra à son volume naturel, & ne fera plus le bourlét.

Voici un défaut bien opposé à celui-