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la faire saigner, il faut éviter de la piquer dans l’endroit où elle se joint à la dent ; mais la piquer seulement dans le milieu de sa largeur, à quelque distance de la dent, sans quoi on risqueroit de déchausser la dent, mais en prenant la précaution que je dis, il n’y a rien à craindre.

Quelques saignées du bras ne sont pas à négliger ici, & peut-être même du pied, pour les personnes du sexe, en observant dans ce cas certaines conditions par rapport aux Regles. Les médecines douces conviennent encore.

Au reste, je me crois obligé d’avertir en général, (comme l’a fait, long-temps avant moi, un sçavant Auteur) que l’usage des poireaux nuit beaucoup aux gencives[1] ; chose à quoi l’on doit bien prendre garde pour les jeunes filles élevées dans les Couvents, où la soupe qu’on leur donne, n’est presque jamais qu’aux poireaux. Je suis sûr que les Dames Religieuses ne me sçauront pas mauvais gré de cet avis, & qu’elles se feront un plaisir d’en profiter tant pour elles que pour leurs Pensionnaires. Mais puisque nous en sommes sur la qualité

  1. Porrum gingivas, frequentiore usu corrumpit. Gonterius de sanitate tuendâ. Lib. vi. cap. xix.