fontaine qui étoit, peut-être, la fameuse fontaine de Jouvence, si chantée par certains Auteurs, n’est plus aujourd’hui, si tant est qu’elle ait jamais été.
On lit dans les Décades du nouveau Monde, par Pierre Martyr, nommé Anglertus, l’histoire d’un vieillard, qui, pour se procurer, sinon la vigueur, du moins l’apparence de la jeunesse, se baignoit dans une certaine fontaine, par le moyen de laquelle il vint si bien à bout de paroître jeune, que l’air frais de son visage, lui attira les empressemens d’une femme fort aimable, qui le choisit pour mari ; mais outre que cette fontaine n’a peut-être jamais existé, non plus que celle de Junon, toûjours n’a-t-elle pas à présent plus de réalité que l’autre. Ainsi les personnes qui voudront paroître jeunes, independamment des années, feront bien d’avoir recours à l’eau de beauté qu’on leur offre ; si elle est telle qu’on la vante.
Il est fait mention dans Huon de Bourdeaux, d’une herbe appellée l’herbe de Jouvence, laquelle, porte de petites graines, dont le suc a la propriété, dit-on, de rendre aux femmes qui sont sur le retour, le teint aussi frais & aussi uni