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qu’elles employent d’abord sans besoin & seulement pour se rehausser un peu l’éclat du teint, leur devient dans la suite en quelque façon nécessaire, pour dérober à la vûë les désordres qu’elle a causés sur la peau, en la desséchant, & la rongeant presque jusqu’aux os ; ensorte qu’on peut dire que le fard fait lui-même son portrait au naturel dans les vers suivans, où il s’explique ainsi par la plume d’un de nos Poëtes[1].


Par tout où l’on m’employe, on me cache avec soin,
Le grand jour m’est un peu contraire,
Si je sers d’abord sans besoin,
Je me rends bientôt necessaire.

Tant que je suis caché, bien souvent mon emploi,
M’attire des cajoleries.
Mais je surprends des flatteries,
Qui ne s’adressent point à moi.

Je sers en apparence, & je fais mille maux,

  1. Poësies de M. Brissard de Montaney Conseiller au Présidial de Bourg en Bresse.