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toucher. Mais si elle est menuë, on prendra une soye cirée, qu’on noüera d’abord d’un nœud, autour de la queue, en serrant médiocrement, puis le lendemain on fera un second tour plus serré ; le jour d’après, encore un autre tour qu’on serrera d’avantage, & assez pour ôter à la cerise, à la fraise, à la meure, &c. toute communication de nourriture avec le reste du corps. Alors la cerise, la fraise ou la meure, selon ce que ce sera, tombera desséchée ; & il ne se fera à l’endroit de la séparation qu’une petite galle, qu’il faudra laisser chéoir d’elle-même.

Voilà toute l’opération. Mais & ne faut s’aviser que le moins qu’on peut, d’y employer le fer. Si l’envie passionnée qu’aura une femme enceinte pour certaines choses qu’elle ne pourra obtenir sur le champ, est quelquefois capable de causer des difformités à l’enfant qu’elle porte dans son sein ; la vûë d’un objet qu’elle regardera avec répugnance, ou avec horreur, en est encore plus capable. On n’en a que trop d’exemples ; & plût à Dieu que cette considération pût engager ceux qui ont le pouvoir en main à empêcher tant d’éstropiés de rôder dans les Eglises, & de s’y donner