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air ainsi introduit, séche & endurcit tout d’un coup, la cavité tendre dans laquelle il entre. Ce desséchement & cet endurcissement empêchent la chair de dessous de se reproduire, & de venir remplir le creux que la petite vérole a causé ; au lieu qu’en ne faisant point d’ouverture, & laissant ainsi au pus, le tems de se sécher peu à peu de lui-même, la chair dont il s’agit, se conserve molle & tendre, & a le loisir de croître insensiblement, jusqu’à l’entier desséchement du pus, & de remplir, par ce moyen, les cavités de la petite vérole, ensorte que lorsque les croûtes ou galles sont tombées, on ne voit aucune inégalité sur la peau ; mais seulement des taches rouges, qui disparoissent peu de semaines après, sans qu’on y fasse rien, sur tout si c’est en esté.

Au reste, un excellent moyen pour garantir le visage d’être marqué de la petite vérole c’est de le tenir clos ; si cette partie, qu’on laisse alors exposée à l’air, comme dans les autres temps, quoique ce ne soit qu’à celui de la chambre ou du lit, étoit tenuë cachée, elle ne seroit pas plus sujette aux disgraces de la petite vérole, que le reste du corps, qui, à cause qu’il est toujours couvert, n’est