Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

car comme elle est fort adhérente à l’organe, il est à craindre qu’en la voulant déchirer, on ne fasse quelque déchirement à l’organe même, ce qui est à éviter. Comment donc s’y prendre ? C’est d’introduire dans le nez une petite barbe de plume, & de l’y agiter légérement. Cette légere agitation produit un chatoüillement qui ébranle la pierre avec son enveloppe ; & cet ébranlement, pourvû qu’on ne s’impatiente point, & qu’on recommence plusieurs fois, dans le cours de quelque semaines, ce qui se doit faire principalement les matins, donne occasion à la pierre de rompre peu à peu, la membrane où elle est enveloppée, & de sortir, si tant est qu’elle n’entraîne pas en même tems avec elle, son enveloppe.

La pierre, ou si l’on veut, les pierres étant dehors, car quelquefois il en sort plusieurs ensemble, il faut tirer par le nez, quelques goûtes de vin rouge, dans lequel on ait faut boüillir du miel rosat, de l’essence de myrrhe, avec des feüilles de mille-pertuis, & cela pour consolider la partie, en cas qu’elle ait un peu souffert par ce détachement, qu’il ne faut au reste jamais procurer par des sternutatoires, c’est de quoi on ne sçauroit trop se garder.