Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sonnes chifflent dans ces chifflets, & il n’y a pas dans une maison, un domestique galleux qui n’y applique ses lévres. L’enfant porte à la bouche ces chifflets, qui quelquefois sont encore pleins de la salive des domestiques malpropres qui y ont chifflé. Jugez de ce qui en doit arriver.

Il y a des personnes qui ont mal aux lévres par une cause qu’on ne s’est pas non plus jusqu’ici avisé de soupçonner, & qui est cependant très-commune. On a coutume, lorsqu’on se met à écrire avec une plume nouvellement taillée, de porter à la bouche le bec de la plume pour le moüiller, & lui faire prendre par ce moyen, plus facilement l’encre. A moins qu’on n’ait taillé soi-même la plume, ou qu’elle ne l’ait été par une personne qu’on sçache certainement être très-saine, il faut bien se garder de la porter ainsi aux lévres, parce que ceux qui taillent les plumes, ne manquent jamais de les porter eux-mêmes à leur bouche pour les essayer ; après quoi ils les secoüent, mais d’une maniere à y laisser toujours un peu de leur salive ; or ce peu de salive, en quelque petite quantité qu’il soit, & quoique desséché depuis, est un levain, qui, si la personne