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sa fenêtre, & qu’elle eut quelque tems, la vûë attachée sur ce lièvre.

Zuinger & plusieurs autres Auteurs de Médecine, sont tous de même, de ce sentiment, que la difformité en question vient ordinairement de l’imagination de la mere[1]. Quoiqu’il en soit, il s’agit de sçavoir quelle conduite il faut tenir à l’égard d’un enfant qui vient au monde avec un bec de lievre. Presque tous les Médecins s’accordent à dire qu’il en faut venir à l’opération Chirurgique, qui est de couper avec des ciseaux les deux bords de la division l’un après l’autre, puis de les recoudre avec plusieurs points d’aiguille. Mais cette opération peut devenir mortelle à l’enfant, si on la lui fait trop tôt après la naissance. On doit attendre qu’il ait atteint l’âge de cinq à six ans, & encore bien examiner alors si les deux bords du bec de lievre ne sont point trop distans l’un de l’autre, pour pouvoir être raprochés facilement ; car en ce cas il ne faut pas souffrir qu’au-

  1. Quoad causam verò efficientem hujus deformitatis, verisimile est illam non nisi à spiritibus animalibus, in diducendis sufficienter labiorum musculorum filamentis, per aliquam matris gravidæ fortem imaginationem, impeditis provenire. Zuing Theatr. Prax. Med.