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des, qui a pour sa garde un noble corps de troupes, dont les principaux Officiers ont les oreilles si grandes, qu’elles leur descendent sur les épaules ; ce qui vient de ce que dès leur naissance, on a soin de les leur percer, & d’y insinuer des pendants lourds qui les tirent en bas. On lit aussi que les Naïres, ou Nobles de la côte de Malabar, destinés par leur naissance, à porter les armes, se distinguent de même des autres Indiens, par ces oreilles longues & pendantes qu’ils se procurent à dessein, en les tirant. Ils se font reconnoître à cette marque.

Parmi les femmes du Royaume d’Aracan, les plus longues oreilles sont les plus belles, & pour se les rendre bien longues, elles se les font traverser avec certains rouleaux de parchemin que l’on grossit de temps en temps, & qui sont construits de maniere qu’ils font pendre le bout de l’oreille, jusques sur l’épaule[1]. On voit par-là combien les oreilles ont de disposition à s’étendre.

  1. Voyage de Gautier Schouten aux Indes Orientales.